Bernard ROUDET
Thomas de Quincey proposait l'Assassinat considéré comme un des beaux-arts. Bernard Roudet s'en tient, lui, aux beaux-arts considérés comme un crime : sculpture à coups de hache, peinture à coups de couteau.
Se revendiquant du nouvel expressionnisme de Georg Baselitz, de la peinture barbare de Karel Appel et d'Asper Jorn, cet artiste se tient front contre front face à la matière. L'oeuvre est sous tension ; une fureur la tient. La lutte est sans douceur mais elle est la seule issue. Il sculpte des vigies, des totems. Il peint des effigies qui frappent de stupeur comme des divinités antiques. Autant d'êtres qui font peur, parce que leur visage montre combien ils sont eux-mêmes apeurés. C'est leur peur qui nous apeure