Félix
BELLEMAIN
L’œuvre de Felix Bellemain se situe à la frontière de la peinture
de l’école toulonnaise qui l’a inspiré dans ses premières années de
peintre, et de l’œuvre d’un Nicolas de Staël à laquelle il emprunte
la structuration des plans, étant lui même maquettiste de
formation.
Cette alchimie particulière nous donne aujourd’hui à voir des
toiles fortes où la couleur et les volumes dominent ses sujets. Il
a ainsi troqué une certaine forme de poésie pour une réelle volonté
de puissance, traduite souvent par la présence de la matière et des
tons vifs. Ses larges et épais aplats de couleurs à l’huile
opposent leur rigueur géométrique à la fantaisie des couleurs de
feu. Les rouges sont lumineux et violents dans ses scènes de
tauromachie, dans ses ciels incertains ou ses paysages portuaires.
Les jaunes et les bleus font éclater la Provence revisitée à la
manière contemporaine par le style de Felix Bellemain, qui s’est
libéré de ses influences.
Le cadrage osé et les formes épurées participent aussi de cette
modernité : des paysages comme “zoomés”, des prises de vues
audacieuses, qui mettent l’accent sur un détail pittoresque des
ruelles de Toulon, fenêtre entrouverte, géranium sur un balcon,
foule de la rue d’Alger...
C’est toute sa passion que Bellemain expose sur la toile : “Une
envie plus forte que tout, car cet art est total. Il me garde en
éveil permanent, me lie à la nature et au regard des autres. Le
plus important c’est la confrontation avec la toile blanche”. Et
Félix Bellemain en sort vainqueur.