Aline EICHNER

Pourquoi le CORPS ? En corps et encore …!

J’ai déb
uté par le dessin académique pour apprendre et connaître le corps et ses formes ( il est dit que dans le corps on retrouve toutes les formes présentes dans la nature : sphère, cylindre, cube…), les mémoriser et en les réinterprétant mon dessin devient plus libre et s‘échappe de la représentation réaliste du corps! ( Mes premiers dessins réalistes pouvaient plaire, ceux-là, non. J’ai vu le rejet des gens face à ,ces corps réinterprétés, maltraités, comme l’on rejette tout ce ou ceux qui sont différents. J’ai choisi de suivre cette voie, ne pas plaire à tout prix.



J’ai conscience de n’etre qu’au début de mon chemin artistique. Pour moi, le corps représente la vie, le vivant ,en opposition à la mort. J’utilise le corps comme prétexte, comme un média, un outil qui me sert à comprendre.
Cette idée du corps, de vie est associée au travail, à la série, à la déclinaison. J’ai besoin de travailler beaucoup , pour me trouver, pour explorer ces pistes infinies qui s’offrent à moi. Un dessin me conduit vers mille possibilités, je me donne les moyens d’en explorer le maximum, pour peut -ètre un jour trouver ma bonne piste!
Je cherche, je crée ma base de données sans limite, dans la quantité, en utilisant divers outils. Chaque dessin m’amène a autre chose, je vais à l’intérieur du corps (c’est peut -etre pour cela que l’environnement m’intéresse moins!?) C’est une introspection ! Un va et viens constant entre extérieur, intérieur, aidé par la ligne et la forme. Je peints avec des outils, des pinceaux, mais aussi avec mes doigts, j’ai besoin de mettre la main dans la patte, de rentrer en contact, comme un instinct primaire.


Mes croquis de visages dans le métro me font voir les gens différemment. Je vois la multiplicité des différents physiques, chaque défaut devient intéressant, unique, beau. Il n’y a plus de normes, plus de limites, mille visages, mille caractères, mille différences,: le droit d’etre différent!
Ce sont les gens qui m’intéresse, les gens différents, faire accepter la différence.

Il y a aussi le corps, l’image qu’il renvoie, la présence du corps, de sa place de ma place, de mon image. L’existence de l’autre, du corps de l’autre, de sa place. Je le déforme, je le maltraite, je le questionne, une façon de le connaître, une façon d’accepter l’autre, de se faire accepter tel que l’on est. Par un travail sur moi et à travers le corps de l’autre, par le média du corps, je reste ouverte vers l’extérieur, en contact avec l’autre.



janvier 2012 - 04