SLÄME "SALUT L'ARTISTE"
Exposition première semaine Juin 2003


L’Espace Castillon rend hommage à un de ses artistes exposant à la galerie, et disparu l’année dernière lors d’un tragique accident de la circulation. Michel Cheï, alias Släme était un graffeur, artiste dans la ville : deux de ses amis ont réalisé un graff en son honneur sur le trotoir de la rue Henri Seillon.

“Il signe ses tableaux "Släme". Est-il peintre ? Certainement. Lui, il se range parmi les "graffeurs" ; un mot qui peut faire extrèmemnt peur à ceux qui viennent de repeindre leur façade. Mais Släme a résolu ce problème aujourd'hui. Son art, il le pratique chez lui, tout seul, tranquillement sur toile et sur chevalet, loin du cache-cache usant avec les forces de l'ordre qu'il fréquentait à l'époque, celle de la rue dans laquelle il a grandi. Peu à peu, sa main s'est formée ; ses compositions ont démontré sa dextérité. Le trait est sûr ; posé, accompli, enlevé. Il peint des visages imaginés pour la plupart du temps, des visages très "mode", vus ici et là à la télé, dans des magazines, sur les pochetttes de disques. Släme est aussi ému des choses vues au quotidien, les petits bonheurs du matin l'interpellent, le cri d'un nouveau-né, les larmes d'une mère dont on a tué le fils à la guerre, l'éclosion d'une fleur, l'envol d'un oiseau au dessus de la vague, les yeux d'une fille dont il a maté les formes ondulantes... Désormais, il y a un style Släme, une marque de fabrique, d'autant que l'homme a laissé les influences que Warhol et Basquiat ont imprimé dans sa tête. Son histoire de l'art à lui, c'est son aventure, ni plus, ni moins. Il s'était mis à peindre sur toile des "morceaux de rue" qui pourraient ainsi entrer au musée d'art contemporain au même titre que l'art performance, que le land art, que les installations minimalistes, car après tout, il est bien le descendant des fresquistes de la Renaissance. Mais entre le mur et la toile, il a choisi, car la différence est importante à ses yeux. Il sait maintenant qu'il respecte son voisin et il a l'impression nette d'être un peintre parmi les autres.”

Texte d'après B. Gouttenoire. (Août 2002)