Felix BELLEMAIN & Catherine DUCREUX
Exposition Mars 2003
L’œuvre
de Felix
Bellemain se situe
à la frontière de la peinture de l’école toulonnaise qui
l’a inspiré dans ses premières années de peintre, et de
l’œuvre d’un Nicolas de Staël à laquelle il emprunte la
structuration des plans, étant lui même maquettiste de
formation.
Cette alchimie particulière nous donne aujourd’hui à voir
des toiles fortes où la couleur et les volumes dominent ses
sujets. Il a ainsi troqué une certaine forme de poésie pour
une réelle volonté de puissance, traduite souvent par la
présence de la matière et des tons vifs. Ses larges et
épais applats de couleurs à l’huile opposent leur rigueur
géométrique à la fantaisie des couleurs de feu. Les rouges
sont lumineux et violents dans ses scènes de tauromachie,
dans ses ciels incertains ou ses paysages portuaires. Les
jaunes et les bleus font éclater la Provence revisitée à la
manière contemporaine par le style de Felix Bellemain, qui
s’est libéré de ses influences.
Le cadrage osé et les formes épurées participent aussi de
cette modernité : des paysages comme “zoomés”, des prises
de vues audacieuses, qui mettent l’accent sur un détail
pittoresque des ruelles de Toulon, fenêtre entrouverte,
géranium sur un balcon, foule de la rue d’Alger...
C’est toute sa passion que Bellemain expose sur la toile :
“Une envie plus forte que tout, car cet art est total. Il
me garde en éveil permanent, me lie à la nature et au
regard des autres. Le plus important c’est la confrontation
avec la toile blanche”. Et Félix Bellemain en sort
vainqueur.
Ce moi-ci, Catherine
Ducreux expose
ses sculptures aux côtés des toiles de Félix Bellemain.
Cet sculpteur - on devrait dire ce créateur de formes
sensuelles - utilise la pierre, la glaise, le bronze ou
certains autres matériaux pour s’épanouir dans le galbe de
ses plantureux sujets. Ce qu’il y a de nouveau c’est
l’utilisation de ces matériaux pour la création de
sculptures figuratives “enflées”, aux rondeurs de la
fécondité qui renferment la vie nouvelle et la suavité de
la chair. Les formes sont douces, généreuses, et leurs
surfaces à la figuration moderne habilement travaillées,
ménagent des effets qui sensibilisent le regard et la
toucher. Les personnages ainsi créés nous touchent par
l’humour de leur pose, et l’aspect ludique du travail de
Catherine Ducreux la détache de la simple figuration.